De Béquia, nous avons levé l’ancre pour Petit Nevis, l’îlot
tout proche. Le vent et le courant contraire nous ont obligé à tirer des bords*
pendant 2 heures mais le jeu en valait la peine.
Cet îlot était le lieu de découpage des baleines. Il reste
encore sur l’île quelques bâtiments témoignant de cette activité.
A terre, rien ne fait penser à une île des Antilles. Le sol est constitué de lave noire, les arbustes se mêlent aux cactus, quelques chèvres et moutons nous regardent passer d’un air méfiant, les tortues terrestres se confondent avec les rochers… nous avons la sensation d’avoir traversé l’Atlantique et d’être sur une des îles Canaries. Les fonds par contre nous ramènent à la belle réalité des Caraîbes. La plage au vent est tout simplement magnifique.
Toujours à l’attention des voileux, évitez d’y rester mouillé la nuit, sauf si le ciel et la mer sont très calmes : fort coup de vent qui descendent du rocher en rafales et surtout une houle croisée qui vous malmène salement sans répit. Nous avons passé une nuit blanche.
A terre, rien ne fait penser à une île des Antilles. Le sol est constitué de lave noire, les arbustes se mêlent aux cactus, quelques chèvres et moutons nous regardent passer d’un air méfiant, les tortues terrestres se confondent avec les rochers… nous avons la sensation d’avoir traversé l’Atlantique et d’être sur une des îles Canaries. Les fonds par contre nous ramènent à la belle réalité des Caraîbes. La plage au vent est tout simplement magnifique.
Toujours à l’attention des voileux, évitez d’y rester mouillé la nuit, sauf si le ciel et la mer sont très calmes : fort coup de vent qui descendent du rocher en rafales et surtout une houle croisée qui vous malmène salement sans répit. Nous avons passé une nuit blanche.
Belle navigation au départ de Petit Nevis et à destination
de Mayreau. Vent de Nord-Est de 20 à 25 nœuds, nous partons grand voile seule
au portant avant de lofer* légèrement à la pointe de Pigeon Island et mettre le
cap sur Saline Bay avec le vent au trois quart arrière, la trinquette à poste. La
mer se creuse de 3m et nous filons à 7 nds de moyenne pendant la matinée. Le
temps est ensoleillé, le pilote réagit bien au départ au lof provoquer par les
vagues… Jmarc et Mama nous accompagnent sans forcer, le Thorsson galope à 8 nds
avec seulement la moitié de sa toile !
Nous doublons Canouan et passons entre les Catholic Rocks avant de mouiller dans Saline Bay. L’endroit nous « paraît » tranquille, nous y resterons 2 jours à nous faire malmener par la houle rentrante. Le vent ne faiblit pas et il faudra attendre la fin de semaine avant de s’aventurer dans les Tobago Cays.
Mayreau est une petite île de 250 habitants. Le village est
à flan de morne, paisible à souhait. Pas de réserve d’eau communale, chaque
maison est équipée d’un réservoir individuel qui récupère l’eau du toit.
Malheureusement, il ne pleut pas souvent sur ces îles basses.
Le lendemain de notre arrivée, nous avons fait une marche du
nord au sud de l’île (2kms) avec l’agréable surprise de découvrir une plage
sauvage paradisiaque au vent (Windward Bay). Pose bière (la Hairoun) chez
Robert, un rasta qui tient un sympathique bar où est diffusé sans relâche les
meilleurs albums de Marley.
Les conditions de mouillage étant trop mouvementées nous
décidons de partir et d’attendre des jours meilleurs dans l’ïle toute proche de
Union. Deux heures de navigation au portant dans une mer agitée on suffit pour
rejoindre Chatham Bay. Et là, Oh Bonheur ! nous découvrons un endroit
encore préservé du tourisme, des promoteurs immobiliers et des yachts de luxe.
Cette baie est large et entourée de montagnes verdoyantes
(Mont Tabol 305m) qui plongent dans l’eau. Des colonies de Pélicans nous
regardent passer du haut de leurs rochers, quelques cabanes de bois et de tôles
abritent des pêcheurs locaux et la grande plage est bordée de raisiniers. Elle
existe donc cette baie paisible et presque sauvage !!
Nous avons fait la connaissance de Piagia, un rasta sculpteur qui tient un minuscule bar de plage à une seule table. Chez lui, la vie s’écoule tranquillement au rythme des voiliers de passage. Nous apprenons à jouer au domino (le « sport » local) en buvant notre bière quotidienne. Un chat roux et un chien brun rêvassent à l’ombre du Gommier, les puces de sable nous attaquent les pieds ; des voisins se mêlent à nous, une femme Sylvia et un certain Dalton, qui nous montrent comment débourrer une noix de coco, complètent cette assemblée hétéroclite. Kim, le cuisinier du groupe de pêcheur, prépare à manger pour ceux qui le souhaitent et nous voilà à partager un plat d’Opossum (Manicou) avec du Dombré. Moment de rires et d’échanges où la condition de « touristes / locaux » s’efface un peu.
Nous avons fait la connaissance de Piagia, un rasta sculpteur qui tient un minuscule bar de plage à une seule table. Chez lui, la vie s’écoule tranquillement au rythme des voiliers de passage. Nous apprenons à jouer au domino (le « sport » local) en buvant notre bière quotidienne. Un chat roux et un chien brun rêvassent à l’ombre du Gommier, les puces de sable nous attaquent les pieds ; des voisins se mêlent à nous, une femme Sylvia et un certain Dalton, qui nous montrent comment débourrer une noix de coco, complètent cette assemblée hétéroclite. Kim, le cuisinier du groupe de pêcheur, prépare à manger pour ceux qui le souhaitent et nous voilà à partager un plat d’Opossum (Manicou) avec du Dombré. Moment de rires et d’échanges où la condition de « touristes / locaux » s’efface un peu.
Les quelques jours passés à Chatham Bay seront une vraie
source d’émerveillement. Nous avons rechaussé nos baskets pour faire une
belle rando sur les flancs de la montagne. La forêt ressemble à celles que nous
connaissons dans nos régions tempérées hormis les Agaves et autres cactus
parsemés ici et là. Nous rencontrerons à trois reprises des serpents filiformes
inoffensifs (nous le saurons que plus tard !) et des Bernards-l’Ermite en
quantités surprenantes.
Au cours de la balade, nous avons découvert une petite
parcelle cultivée de « plantes aromatiques » que font pousser nos
amis rasta. Un petit parfum de Colombie en pleine forêt.
La baie de Chatham offre un abri sûr mais nous sommes
continuellement secoués par les forts coups de vent qui descendent de la
montagne ; pendant quelques secondes, les rafales atteignent 35 nds,
le bateau vibre et évite* rapidement sous l’effet du vent…puis le calme revient. Passé
la surprise du début, nous nous accommodons de ce phénomène météo et la
sérénité s’installe. Nous reviendrons !!!
Notre but local étant les Tobago Cays, il nous faut
patienter encore pour avoir une météo marine favorable à nos projets.
Au matin du 13ème jour, nous levons l’ancre pour
rejoindre l’île de Petit-Saint-Vincent. Une navigation de 3 heures au portant
puis au près serré et un mouillage devant la plage de sable blanc. L’île est
privée et nous ne sommes pas autorisés à débarquer mais nous pouvons faire le
tour en annexe et profiter de la beauté de la barrière de corail. L’eau devient
cristalline, les récifs sont chargés de vie… nous plongeons dans un
environnement digne des plus belles cartes postales. A quelques coups de rames,
l’îlot Mopion nous accueille pour faire voler le cerf-volant et passer une fin
de soirée arrosée au Punch Coco maison !
Au cours de ce voyage, nous avons pris le temps, entre nous quatre, de partager nos points de vue sur cette vie de nomade mais aussi sur ce qui fait ou défait le monde. Nos convictions communes étant plutôt basées sur le Développement Durable (AlterMondialisation), nous étions en accord sur les grandes lignes. Les réflexions portaient essentiellement sur l’impact personnel que nous faisons subir à la planète (environnemental et humain) et notre difficulté à prendre en compte la globalité du problème.
Au cours de ce voyage, nous avons pris le temps, entre nous quatre, de partager nos points de vue sur cette vie de nomade mais aussi sur ce qui fait ou défait le monde. Nos convictions communes étant plutôt basées sur le Développement Durable (AlterMondialisation), nous étions en accord sur les grandes lignes. Les réflexions portaient essentiellement sur l’impact personnel que nous faisons subir à la planète (environnemental et humain) et notre difficulté à prendre en compte la globalité du problème.
Ces échanges étaient particulièrement propices au plus chaud
de l’après-midi ou pendant les apéros ; nous avons parlé littérature et
philosophie, de politique et de la déplorable inutilité de cette classe du même
nom, nous avons partagé nos livres et refait le monde, nous avons parlé de nos projets futurs.
Sur Traou Mad, ce périple nous aura convaincu du bel
avantage financier (entre autre chose) de vivre et de voyager sur un voilier :
- Avant de partir, nous avons fait l’avitaillement complet
(nourritures, boissons) = 320
euros
- Les pleins d’eau et carburants (moteur bateau et annexe) = 70
euros
- Taxe de sortie et d’entrée en Martinique = 10
euros
- Taxes de douane et immigration Grenadines = 20
euros
- Les bières en balade = 25
euros
- Quelques bricoles ici et là = 20
euros
Total pour un mois de vacances à deux, sans se priver, sans
manquer de rien et dans un environnement paradisiaque = 465 euros
Alors oui, bien sûr, pas de resto ni de visite de musée, pas
de soirées animées en centre-ville ni d’après-midi-boutiques
…mais des journées
à nager parmi les coraux et les plus beaux poissons, des soirées au soleil couchant en buvant
des Ti-Punch, Planteur, Punch Coco et j’en passe, à naviguer d’île en île et cuisiner des
p’tits plats à partager le soir, pêcher, randonner, lire, etc…
... à suivre...
Glossaire
- Tirer des bords : louvoyer. Remonter au vent en faisant des virements d'un bord sur l'autre.
- lofer : rapprocher l'axe du bateau du lit du vent. Contraire = abattre
- Evitement : déplacement d'un bateau autour de l'axe de son mouillage.
- Evitement : déplacement d'un bateau autour de l'axe de son mouillage.
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