Saint Lucia où les Antilles autrement

Lorsque l'on parle des Antilles, nous avons toujours les mêmes images qui viennent à l'esprit : les clichés des Antilles Françaises avec ses madras, ses chapeaux de paille, son rhum, ses villas coloniales et les beaux visages métissés de ses habitants.
En arrivant à Saint Lucia (Sainte-Lucie), hormis les paysages fait de mornes et la végétation endémique à la Caraïbe, le dépaysement est garanti. C'est un mélange d'Afrique et de Jamaïque.

L'île est indépendante depuis 1979, après avoir été Française au 18ème siècle. Elle est membre du Commonwealth ; c'est un gouverneur qui dirige le pays et la monnaie (EC$ = Eastern Caribbean dollar) est frappée du visage de la reine d'Angleterre. Un euro équivaut à trois EC$ environ.
Sainte-Lucie compte 165000 habitants sur 620 Km2. Le premier européen qui posa le pied sur l'île (c'est le cas d'le dire) fût un français, François Le Clerc, surnommé "Jambe de Bois" ; un pirate appointé par le roi de France Henri II.
Pendant 150 ans Anglais et Français se sont disputés Sainte-Lucie et pour finir l'île devint définitivement Anglaise en 1814.


Nous avons quitté notre mouillage "résident" de Ste Anne vendredi matin au lever du soleil et sous un grain très copieux ; une heure après, le soleil était déjà chaud et nous étions sous un bon vent d'est de 18 noeuds dans le canal entre les deux îles avec une mer formée et une houle d' 1 m 70.
La descente, sous Grandvoile un ris et génois en grand, s'est déroulée sans incident. Cinq noeuds de moyenne, Traou Mad louvoyant sur la houle comme un bon skieur dans un champ de bosse. Du régal !

Voir nos vidéos ici :
Pas de dauphin aperçu le long de la coque mais des poissons volants qui réussissent l'exploit de rester une vingtaine de secondes à 40cm au dessus des vagues à une folle vitesse.
En arrivant près des côtes de l'île nous avons eu la surprise de croiser les amis Geneviève et Philippe sur leur Généric 35 en alu ; ils remontaient en Martinique.







 ...23 milles et 4h30 plus tard, nous étions à l'ancre dans la magnifique baie de Rodney Bay.










 Grégoire, le "Boat Boy" local qui passe de bateau en bateau pour vendre ses fruits et légumes...avec le sourire et la petite phrase de bienvenue.




 
Le vendredi soir est particulièrement festif à Ste Lucie. Dans le petit village de pêcheurs de Gros-Islet, les habitants ont pris l’habitude de sortir tables, bancs, barbecue, buvette, et grosse sono dans les rues et de profiter de la douceur du soir pour fêter la fin de semaine. Attention, ambiance débridée assurée !
 
Les rues sont coupées à la circulation, les doudous installent leurs stands de salades, brochettes, riz et autres hachis de Fruit à pain ; les hommes s’occupent d’étaler leurs punch et rhum arrangés sur des tables bringuebalantes, d’autres montent rapidement un mur d’amplis qui crachera du Reggae-Zouk-Calypso avec un son saturé de basses.
La soirée s’achève tard dans la nuit…plus ou moins calmement !!! mieux vaut partir avant que les vapeurs de rhum échauffent un peu trop les esprits.
Nous avons passé un excellent moment ; l’occasion de goûter du « solide et du liquide » pour pas cher. Retour à pied par la ruelle derrière le village où les maisons en bois, très modestes, sont sagement rangées ; puis ½ heure d’annexe sous la lune pour rejoindre le bateau.
 

CASTRIES

Grâce aux nombreux et très fréquents minibus qui sillonnent l’île pour quelques Dollars Caraïbéens, nous avons pu visiter Castries, la capitale et principale ville de l’île. Elle est entourée de collines et logée au fond d’une baie.
Active et animée toute la journée, surtout autour du marché de Jeremy Street. Ce sont les habitants qui nous ont marqués.  C'est une ville assez "roots", rien à voir avec les zones de villégiatures pour touristes.

On nous avait déconseillé d’y aller seul (agressions, racket, ennuis en tous genres) et puis, en se perdant volontairement dans les petites rues populaires nous avons eu l’agréable surprise de constater que les Saint-Lucien étaient charmants, gentils et plein de joie de vivre. L’architecture est simple avec quelques jolies maisons en bois qui auraient besoin d’un bon rafraichissement.

Toutes les photos de Castries ici :  ALBUM CASTRIES



Le retour en Martinique fût plus long (beaucoup plus long) en raison du vent de nord-est qui nous a contraint à nous éloigner de notre route directe et à tirer des bords pendant quatre heures entre le Diamant et Ste Anne. 
 
Le rocher du Diamant



La pioche est tombée à 19h pour un départ à ...9h du matin de Rodney Bay. Ainsi va le temps à la voile !

Ton Kite t’a pas quitté… tic, tac, tic, tac !

Voici en image la première session KiteSurf de Sandrine.
Samedi après-midi, nous avons rejoint Alain (Alizé Fun) à l’Anse Michel (Cap Chevalier).
Casque, chaussons, harnais et gilet… aile, gonfleur… Sandrine s’équipe puis nous rejoignons le hors-bord d’Alain qui nous conduit à la très belle Baie des Anglais. Site parfait pour débuter le Kite.
Les explications furent brèves, le principal étant de ressentir tout de suite le vent dans l’aile.




Quelques essais de stabilisation, des huit à dessiner dans le ciel avec l’aile et voilà Sandrine prête pour partir en traction, au ras de l’eau (sans la planche bien sur), en essayant de maintenir l’aile le plus longtemps en l’air.
Trois heures plus tard, la session est finie, les essais sont concluants… Alain est très satisfait de son élève.



 



Nous reviendrons la semaine prochaine pour apprendre d’autres techniques ; le but étant de tirer les premiers bords, debout sur la planche, dans un mois.


Fête Patronnale des Pêcheurs

St Pierre, patron des pêcheurs Martiniquais, était à l'honneur à Sainte-Anne ce dimanche 8 juillet au matin.

Après une messe dédiée aux marins-pêcheurs, les Saintannais se sont déplacés en procession, accompagnés par la fanfare tonitruante des Défoulman, jusqu'aux pontons du petit port de pêche.

Le prêche en Franco-Polo-Créole (le jeune curé remplaçant était Polonais) fût bref mais chaleureux.
Pour respecter la tradition, le curé s'est saisi du bâton et a commencé sa bénédiction : après les gommiers ce fût le tour des pontons, des personnes présentent, des arbres environnants, des casiers de pêche, des voitures...il bénissait à tour de bras, en grandes enjambées, le sourire aux lèvres et les Ray Ban sur le nez ; un enfant de coeur le suivait avec bien du mal en tenant une cuvette d'eau bénite. Les grands-mères en robes brodées étaient ravies, la foule riait de bon coeur.

 











Embarquement sur un canot à moteur pour déposer une gerbe de fleurs en mer, en souvenir des pêcheurs disparus.
























En plus du curé, les officiels étaient présents comme le Préfet (photo ci-dessus).





Le Cortège et les Défoulman...

















Fins de journées à bord

Nos journées de travail se finissant aux alentours de 15h30, il nous reste quelques heures avant la nuit pour notre petit rituel quotidien : "piquer une tête" dès que nous posons le pied sur le bateau puis la douche en plein air sur la jupe arrière ensuite chacun vaque à ses occupations ... avant l'apéro au soleil couchant ! et c'est comme ça tous les soirs.
Nous dînons vers 19h et nous éteignons les feux (sauf celui de mouillage) à 20h30.



Bon, là, je sens que les mauvaises langues diront :
-"pendant que la nana fait la bouffe, le mec bouquine !"
Erreur d'interprétation !
Sandrine trouve dans la préparation culinaire une source de relaxation et de décompression (et oui !) ... tandis que j'étudie des conseils de navigations.



Le plaisir de nager autour du bateau dans de l'eau claire et à 28°... et nos petits exercices d'apnée. Malgré les kilomètres nous séparant de FDF, nous préférons rester au mouillage de Ste Anne pour profiter du calme, des paysages préservés et de la qualité de l'eau. Dans quelques semaines nous serons au ponton du port du Marin : pas question de mettre ne serait-ce qu'un orteil dans le cloaque du port (sans parler du bruit et de la vue sur les immeubles). Le choix raisonnable de l'abri à cyclone pour les trois mois à venir.
 

Nous profitons de la douceur des fins d'après-midi pour pêcher la friture du soir ; Ce jour là, une Orphie, saisissant la bonne aubaine, s'est jetée sur notre malheureux poisson. Finalement, se sera pâtes Bolognaises ce soir !!   

...et pour finir, l'apéro sur le pont (ce soir là nous avions débouché la bouteille d'Anne et Fred, merci à vous)... le regard tourner vers l'ouest pour admirer le coucher de soleil (4 minutes) et voir le ciel s'embraser !!  
Par soucis de vérité et d'égalité, la semaine prochaine je vous parlerai de nos journées de travail (debout 5h, embouteillage, chaleur, vie de bureau ennuyeuse, prix des matériaux exorbitant, ...), le paradis a un prix tout d'même !



A bientôt...