Au quotidien...

Pour faire taire ceux qui croient que nous sommes en vacances perpétuelles, voici un aperçu de nos journées respectives :

Commençons par Sandrine, le réveil sonne à 5h15 (du coup pour moi aussi), soupirs de mécontentement, toilette et maquillage… ½ heure après (incroyable pour une fille mais c’est la preuve que tout arrive) nous sautons dans l’annexe pour rejoindre le ponton le plus proche.
Elle démarre sa voiture puis se farci ¾ d’heure de route pour arriver à l’Hôpital de La Meynard (FDF).

La route, parlons-en : une deux voies en bonne état mais très très fréquentée ; si vous partez avec quelques minutes de retard vous êtes bon pour passer ½ heure de plus dans les embouteillages en arrivant sur Fort de France. Ça commence de ralentir 15 kms avant la ville puis chaque entrée amène son lot supplémentaire de véhicules. C’est un vrai casse-tête jusqu’à 10h du matin et ça recommence l’après-midi à partir de 15h… un petit air de Paris quoi !

Le sac tombe sur le bureau et c’est une nouvelle journée qui s’éternise devant l’écran de l’ordinateur... !!!! Seul le bon salaire motive, c’est pas mal mais pas très épanouissant !
Elle voyait ça autrement le service qualité mais à part des heures sur le clavier à établir des protocoles et faire aboutir des normes (dont tout le monde s’en fout), y a pas de quoi s’extasier ! Ou alors, faut avoir l’esprit « bureaucrate » qui va avec !
Au bout de ses 7h contractuelles, 14h30 sonne, elle fait le chemin inverse, sous le soleil, en pensant déjà au plaisir de glisser dans l’eau dès qu’elle aura mis le pied sur le bateau.
Nous nous retrouvons sur le ponton, un ptit tour d’annexe et… la deuxième journée commence !!! (cf. l’article « Fin de journée à bord »).
Vous l’aurez compris, elle va essayer de tenir jusqu’au bout mais nous sommes déjà en réflexion sur la suite. Changer complètement de boulot, commencer une formation, prendre une année sabbatique…tout reste envisageable. Ça faisait déjà 3 ans que ça couvait, cette fois la coupe est pleine. Début mars 2013 elle aura fait ses un an obligatoire (sans quoi elle est redevable de l’investissement de mutation), nous pourrons donc envisager une suite différente en Martinique ou changer de lieu aux alentours de mai, juin 2013 suivant mes chantiers. L’avantage de vivre sur un bateau c’est que nous pouvons poser notre maison au gré des envies !

De mon côté, c’est un peu différent : il m’a fallu quatre mois avant de me faire connaître et de décrocher des chantiers intéressants et lucratifs.
Bon, pour le matin c’est sensiblement pareil que Sandrine, le maquillage en moins.
Ensuite, je m’arrange pour prévoir les déplacements pour l’achat de matériaux en fonction de la densité de véhicules. Un mauvais itinéraire ou un oubli peut me faire perdre la matinée.
(Photos du Lagoon 620 sur lequel j'ai travaillé en Juillet).
 
J’ai deux types de chantiers : menuiserie marine sur les bateaux à la Marina du Marin ou menuiseries extérieures et petites charpentes en sous-traitance pour l’ONF (Office National des Forêts).

Actuellement je rénove le sentier d’interprétation (observation des oiseaux) sur l’étang des Salines (pointe sud de Martinique). Remplacement des platelages, des gardes-corps et main-courantes, des tablettes d’observation de la faune, etc… Je suis complètement isolé au milieu de la nature. La plage des Salines (la plus belle de l’île, d’après les guides) est juste de l’autre côté des Palétuviers (je casse la croûte les pieds dans l’eau au milieu de touristes qui ont payés cher leurs billets d’avion et l’hôtel pour s’offrir ce luxe). Je scie, je rabote, je visse, je découpe et j’assemble des pièces de bois en Pin du Canada ou en bois rouge du Brésil. Seul le ronronnement de mon groupe électrogène pour alimenter mes machines brise la quiétude des lieux.
Ce travail peut sembler agréable mais il faut tout de même imaginer que je suis souvent obligé de m’immerger jusqu’à la taille (j’ai une protection type pêcheur) dans la mangrove pour démonter et remonter des poteaux (les mains aveugles au milieu de serpents d’eau, des crabes, des lézards, des Orphies,…). De plus, le soleil qui semble l’ami du vacancier se transforme pour moi en problème supplémentaire car la chaleur m’écrase à chaque coup de marteau et le soleil réverbère fortement sa lumière tout autour de moi… pas facile de travailler avec une paire de lunette de soleil sur le nez.
Vers 15h30 je retrouve Sandrine et …cf. l’article etc… vous avez compris !

Le prochain chantier sera sur un Catamaran au ponton de la Marina et celui d’après se trouve au centre de l’île, dans la petite ville de St Joseph, c’est un hangar de 58m2 en ossature bois (avec toiture, bardage et ouvertures) que je dois construire, toujours pour l’ONF. Mon travail est intéressant et enrichissant, je ne me plains pas.

Si les choses se passent bien, décembre sera là et nous lèverons l’ancre pour 3 semaines, cap au sud… Les Grenadines, les Tobago Cays.

En attendant, Sandrine doit trouver sa voie et moi je dois finir mes chantiers.

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